Pote, j'étais dans un de mes délires néfastes, celui qui te flingue le cerveau à coups de questions à puissance boxer. La gamberge, depuis que ce mec m'avait dit de faire attention parce que j'avais approché de trop près sa nana. C'est vrai que je la trouvais bien, que j'avais fait du rentre-dedans, mais il avait pas à le savoir. Y avait comme un truc bizarre. Ça ressemblait à un coup monté. Pour une fois que j'avais dit un truc honnête, je m'étais fait baiser.
Bref, je te passe les détails. J'ai mon verre en main, je m'en bats le couilles maintenant. Si c'était un enfoiré, tôt ou tard, il finirait bien par le payer.
Pote, je sais pas. Il y a comme une sale ambiance en l'air. Je sais pas si c'est la télé ou la réalité. Parce que moi, je vois un tas de gens, vieux frère, et je peux te dire que finalement, si tu leur souris, que tu leur tends la main avec délicatesse, ça se passe bien généralement. Alors qu'à l'écran, on voit une bande de tarés se taper dessus pour des concepts flous, des trucs qui les dépassent. Ils ont peur je crois. Mais je sais pas d'quoi.
Moi, je te dis, pote, qu'ils savent pas qu'un jour ils vont crever, et qu'là il sera trop tard. C'est à ce moment qu'ils chialeront et qu'ils seront désolés, et tu vois, à ce moment. J'sais pas vraiment si l'on pourra leur pardonner, ni même si l'on devrait leur pardonner.
Parce que tu vois, pote. Ils auront pourri la vie d'autrui. Et là, ils se pourriront la vie tout seul, au fond de leur tombe.
Et ce sera peut-être mieux ainsi.