Top Chef c'est pire que la guerre. C'est dantesque.

Ce petit texte se base sur la terrible, l'apocalyptique, la grandiose, l'extravagante mise en scène des concours culinaires télévisuels. Les émissions culinaires, c'est pire que la guerre ! Les grenades en massepain sont tes seules alliées face à la terrible destruction de l'Humanité. Que la force du robot multi-fonctions soit avec toi ! Let's go.

Pour plus de réalisme, la première partie de ce texte devait s'écouter sur ce titre.

Masterchef John Wikmayer, régiment de la raclette au fromage épicée au wasabi mène les opérations.

- Alors les lopettes, on veut devenir des chefs du top niveau ? On veut devenir la crème de la crème de l'art culinaire ? Rien n'est facile, ici, bande de loques ! Je vais vous en faire baver moi ! Savez, des millions de personnes rêveraient d'être à votre place. Des millions de personnes sont mortes en défendant la patrie du fondant au chocolat. Elles sont mortes pour vous. Pour que vous puissiez cuisiner. Dieu ait pitié de leurs âmes. Aujourd'hui. Oui, aujourd'hui, vous avez le grand honneur. L'immense honneur de travailler la pâte à pain laissée par vos ancêtres. Ils se sont battus pour vous. Ils sont morts pour vous. Vous avez une dette envers eux. Celle de vous battre comme ils l'ont fait. Nous sommes en danger.  Face à la télé-réalité-musicale comme The Voice et autres trucs de branques d'artistes en papier de mes deux boules. La tâche s'avère être plus que difficile. Presque perdue d'avance. Mais devrions-nous rester pour autant là, les bras croisés comme des loosers pendant que les chanteurs se gavent de cris de furieuses jeunes filles au cervelet de veau tendre et onctueux ? Non !

Moment de vaillantes émotions appelant à la résurrection du peuple des cuisiniers



La horde de cuisiniers.

- Chef, non !

- Devrions-nous laisser les flancs vanillés de grande consommation nous étouffer comme  de jeunes animaux jetés dans des sacs en tissu ?

- Non, chef !

-  Ce jour est nôtre. Depuis des décennies nous sommes à l'arrière-plan, cachés de nos cuisines, à suer pour le bien-être de tous. Nous allons récupérer notre dû. Oui. Notre visage va enfin être révélé dans le monde entier. La gloire nous tend les bras.

- Chef. Oui ! Chef !

- Alors, les filles. Détruisons ces parasites de chanteurs à la noix à coups de risottos aux citron saupoudré de truffe vénéneuse. Qu'ils aillent tous grillés en enfer. La guerre à l’Audimat est lancée. En ce jour béni des Dieux, je déclare le Top chef ouvert. Faîtes tourner les mixeurs on arrive ! Ça va péter. On vous découpera en tranche comme du putain de jambon Auvergnat, bande de bâtards.




Je te découpe direct, blahhh, blahhh.



En cette journée de la femme, je dis halte à la Zombiphobie !

Souér. J'suis le mec du message revendiquant la création d'un super-zombie volant. J'suis hyper vénère là. Soit disant on a fait des progrès dans la société pour les droits de l'Homme, pour la parité homme-femme, les gays, le bien-être animal, l'écologie, la crise économique, la réintroduction des loutres de Mongolie et tutti quanti.  C'est bien tout ça. Je crache pas dessus. Même que grâce à cela, ma mère elle peut frapper mon père aussi avec des pioches, elle aura pas de problèmes.

Mais on oublie un truc bien putain de grave. Un truc tout bonnement dégueulasse ! Un truc que la société même elle cautionne et ça me dégoute de la ciboulette. Le traitement inhumain envers les zombies dans les divers médias de l'entertainment. Cela à commencer avec "La nuit des Morts-Vivants" de Roméro. Depuis ça n'arrête plus. C'est un vrai carnage de chair putréfiée, de crâne explosés, vidés de leur liquide céphalo-rachidien. Pendant des décennies, vous Monsieur, oui, vous Madame, avez cautionné l'holocauste des zombies. Vous avez pris un malin plaisir à voir ces pauvres personnes mortes se faire ratatiner par vos frères vivants ! C'est une attitude violente, un manque de compassion envers autrui de la plus grande malhonnêteté. Ils z'ont pas choisi d'être des morts vivants, les gens qui sont morts. Ils en peuvent rien, voyez. Alors réfléchissez un peu...

Sous prétextes que pour s'amuser on doit faire souffrir des gens, et qu'on peut plus faire de problèmes à des vivants. Alors on s'attaque à des morts qui z'ont rien fait. Leur seul péché c'est d'être mort. Un jour surement, toi aussi, tu seras mort. Toi aussi, tu seras dans ta tombe. Et si t'en sortais en zombie, tu serais content que on vienne te taper sur la tête pour te faire du mal ? Je crois pas. Les zombies sont peut-être moches mais ils z'ont une plus belle âme que vous tous. Parce qu'ils n'ont plus leur libre-arbitre. Tandis que vous, vous l'avez et vous cautionnez l'horreur sur les zombies. Vos frustrations sont refoulées sur un soit-disant bande se sauvages ! C'est vous les sauvages. Aimez toutes les créatures du monde.




J'espère que quand vous serez mort, vous reviendrez en zombies et qu'on vous éclatera le crâne à coups de pelle ! On rigolera bien de votre tronche quand elle sera éparpillée par terre. On fera moins le malin ! Faudra pas venir pleurer !

Je vous remercie pas. Vous les rustres ronds de cuir.

Arturo Bandini

PS : Mon combat ne fait que commencer. Il est cosmique. Grâce à moi, le monde sera purgé de cette attitude anti-zombies.




Notre dantesque venue à la Foire du Livre de Bruxelles 1/3

Les préparatifs apocalyptiques terminés. Concentrons-nous sur la Foire du Livre de Bruxelles.


A bout de nerfs, j'arrivais à la foire du livre de Bruxelles sans aucune marchandise. Fkitkov avait beau m'avancer ses nouvelles trouvailles. Cela ne me rassurait pas du tout. Que du contraire. A notre débarquement à Bruxelles, il courut dans un café internet pour choper et photocopier les textes, ici présents sur le blog. Il se frottait les mains, avançant avec entrain notre future réussite. Des centaines de photocopies furent reliées avec de simples agrafes. Comme un syllabus, sans numérotation, sans pages de garde, sans couverture. Une qualité nazistique qui ferait passer un cahier de brouillon pour un cahier haut-de-gamme flambant neuf . Je me tapais la tête contre le mur. Il était impossible qu'une personne ne s'intéresse, ne pose même un instant les yeux sur ma production. Le réalisme était de mise. Avec du matériel aussi insignifiant, de si mauvaise qualité, on ne pouvait espérer atteindre un public de lecteurs habitués voir même de débutants. Il s'en foutait totalement, il n'avait aucune connaissance du marché. Au fond de moi, je pense que les 90 000 euros de dettes le faisait stresser comme pas possible. Il voulait combattre jusqu'au bout le sort, la fatalité funeste qui s’annonçait. Personnellement, après mon séjour dantesque dans l’hôpital psychiatrique (dont je ne tarderai pas à vous narrer la suite), je ne voyais pas ce qui aurait pu m'arriver de pire. Je l'aidais non-nonchalamment sans rien espérer. Mon ventre était légèrement noué, je dois l'avouer. Les réminiscences de ma première et lamentable expérience en public, sans doutes.

Le boulot finit, nous nous dirigeâmes vers la Foire du Livre. Flitkov ne manqua pas de noter l'état délabré de nos routes.

- CA ETRE PIRE QUE CHEZ NOUS FAUT LE FAIRE.

Absent, je ne lui donnais aucune réponse. Mon retour en Belgique me donna un coup de plus sur la tête. Que la ville était blême. Qu'il faisait grisâtre. Comme les gens avaient l'air triste. La même moue. Partout dans la ville. Était-ce cela la civilisation du 21ème siècle. Des gens qui courent, courent derrière je ne sais quoi, qui courent à en crever derrière l'oseille qu'on veut bien leur donner. Ils grimacent, suintent la peur, la défaite, le mal de vivre. Je me posais quelques questions existentielles. Suis-je aussi blafard ? Sans vie ? Flitkov me mit une claque à la joue gauche. Je ne sursautai pas. Je réagis à peine. 

- CA Y ETRE ARRIVE. PRENDRE LE MATOS LES AFFICHES ET ON RENTRE. BUSINESS BUSINESS.

- Pourrais-tu un peu baisser le ton ? Je suis stressé. Je n'ai pas envie d'aller à ta foire. Si j'avais produit une nouvelle ou un roman, cela me gênerait pas. Mais ici, nous n'avons rien. Strictement rien. Que de la merde en boîte inconsommable même pour un putain de chat privé de gout et d'odorat. 

- TOI AVOIR EU LE TEMPS ! NOUS AVOIR TES TRAVAUX. CA DEJA ETRE BIEN.

- Restons lucides. Personne, je dis bien, personne n'achète des travaux avant même qu'un auteur n'est produit un minimum. C'est d'une logique implacable. Tu comprends !?

- QUI TENTER RIEN NA RIEN.

C'est ainsi que nous nous dirigeâmes vers l'abattoir, vers la Foire du Livre de Bruxelles. Vers l'infâme boucherie pour tout scribouillard amateur qui aurait l'audace d'y proposer ses travaux de dégénéré.






La genèse de Belfius

L'heure est grave. Plus rien ne va pour Dexia. Les haut-placés veulent effacer de la mémoire collective les calamiteuses performances, ainsi que le gouffre abyssale d'argent perdu. Pour cela, ils font appel à leur équipe Marketing. Enjeu de taille. Le logo, le nom de l'entreprise doivent être totalement refondu. Un nouveau visage devra ressortir quand on pensera Dexia. Un visage de confiance, d'empathie, de puissance, de générosité, de sincérité. Un sacré boulot pour l'équipe Marketing qui se sentait de taille à le relever. Le processus a commencé, il y a maintenant 5 mois.

On pourrait croire que l'équipe Marketing de chez Dexia est composée d'un certain nombre de personnes. Et bien non ! Gégé, le sodomisateur de plèbes effarouchés est le seul. Il s'occupe du Marketing pour Dexia. Il est en charge de la communication ainsi que du Marketing. A moitié ivre dès le matin comme toujours. Ils se tournent les pouces en matant des vidéos sur le net. Toutes les bouteilles sont vides. Il est résigné à appeler la secrétaire.

- Anne-Marie, allez m'en ké des pintes al supermarché d'as côté ! De la Leffe ! Et que ça saute. Dédjeu. Pas que ça à fout' mi. J'dois pondre un nom et un logo pour l'entreprise pour dans 5 mois.

- Oui, oui Monsieur Plétius. J'y cours.

- Z'êtes une bonne gonzesse. 

Gégé fouille dans le désordre de feuilles. Il espère y trouver une feuille plus ou moins propre.

- Dédjé qué bourdel d'ou çi. Nin de bic, nin de feuilles. Qué merte !

Le bureau étant un capharnaüm. Il ne trouva rien et se dit qu'il avait encore le temps. 

- 5 mois dédjeu, m'in vé glander asfond. J'rentre à m'baraque comme si de rien était.

Il retourna chez lui. 

Le temps passa....

passa...

jusqu'à ce que le Directeur général l'appela.

- Alors Monsieur Plétius. J'espère que le projet est bien finalisé. Comme toujours, je parie que votre travail est remarquable.

- Ouais M'sieur. Il est prête. Z'allez voir M'sieur du bon boulot. 

- Superbe. A tout à l'heure.

- Ouais, à tantôt. 

A 3/4 bourré, Gégé était peinard devant la télévision. 5 mois à ne rien glander.  Il commença à stresser et eu un éclair de pensée faramineux grâce à une pub ventant les bienfaits des Bifidus actifs.

- Bhé ouais. Dédjeu. J'ai une idée. Bifid...Bel...Bellefille...Belfieux...Belfius !. S'astou un bia nom. Bel pour Belgique. Fi pour m'fi (mon garçon). Us, pour la fin de mon propre nom (Plétius), ça m'donnera un peu de reconnaissance mondiale. 

Voilà la terrible et véridique histoire de ce nouveau nom.

Beflius représente les gamins Belges plumés de Gérard Plétius, le gars toujours bourré, qui a touché beaucoup d'argent pour un travail, d'une qualité assez bizarre, dira-t-on. 



PS : pour 10 000 euros et un stock illimité de All United Drinks, j'aurais pu mieux faire. Enfin, surement pas pire et pour bien moins cher.

Préparatifs merdiques sous la houlette de Flitkov en vue de La Foire du Livre de Bruxelles 4/3

Toutes les parties sont ici de façons désordonnées car du désordre naît l'ordre. Partie 2, partie 1, partie 3.
Nous arrivons à la dernière partie de ces apocalyptiques préparatifs.

Une fois les livres imprimés. Ching Chong me mit une claque. Je ne fus pas réveiller pour autant. Mais dans un état comateux, j'arrivais à saisir les mots de volée. Il me montrait un bouquin. Je sortis un peu plus de ma somnolence. Un quart étonné, je dis.



- Wow qu'il beau. Et la couleur qu'elle est belle. Et puis, le logo qu'il est beau. Wow. La beauté incarnée. La pureté de la beauté. La beauté immaculée.

L'homme d'affaire pris un air à la fois hautain et moqueur.

- Mon brave, vous auriez pour le secours de votre misérable vie, grand intérêt à vendre un gargantuesque nombre de bouquins à cette foire pour plèbe débilitée fan de Mainstream. Si ce n'était pas le cas, je n'ose imaginer les dégâts corporels que je serai, avec grand contentement, obligé de vous infliger. Votre agent a signé un contrat avec ma personne stipulant que vous me devez la modique somme de 90 000 euros. Soit 3 euros comme droit d'auteur dans ma poche, par livre vendu. Libre à vous de fixer le prix de vente du bouquin. Tant que vous me transmettez la somme fixée, ce n'est en aucun cas mon problème. Un avion vous attend. Je vous ai aimablement réservé un vol direct pour Bruxelles. Vous serez en première classe. Les ouvrages seront transportés en soute. Tout sera à votre disposition pour la foire, table, tracts, bics Hello Kitty rose assorti au bouquin. Je vous souhaite d'ors et déjà une excellentissime séance marchande. Fitkov, vous pouvez disposer. Nous ferons le débriefing ce weekend.

Je poussais sur mes jambes pour me lever, avec toute la force et l'énergie disponible et je ne décollais pas d'un pouce. Flitkov m'attrapa, me souleva pour me faire balancer et atterrir sur ses épaules. Il me tenait autour de sa nuque comme une bûche de bois.  Nous nous dirigions vers une la voiture, qui était notre taxi pour l'aéroport. Le trajet effectué, nous nous trouvions dans l'avions. Le voyage fut assez long. Rien n'était à signaler. Mise à part les multiples tentatives foireuses de dragues que Flitkov avait menées sur une hôtesse siliconée. Enfin, nous étions arrivés à Bruxelles. Ma terre natale. Ma terre fritière. La joie y fut de courte durée. Les douanes. Ces saloperies de douanes se sont emparées du stock de bouquins. Le motif de la confiscation est : plagiat de Best-Seller. A notre surprise la plus grande. D'après les douaniers, les livres se trouvaient être un mixage entre du Amélie Nothomb, Max Brooks, John Fante, Warren Ellis, Tolstoi et un tas d'autres noms, inconnus pour moi.  La machine avait péché ça et là dans les dits chefs-d’œuvres de la littérature. Ne connaissant pas trop la littérature, je ne pouvais affirmer la véracité des propos. Même si je l'avais fait, la conséquence aurait été la même. Oui, nous sommes à Bruxelles, sans livres, avec une dette de 90 000 euros (sans compter ma dette envers Flitkov, la liberté). Les livres sont irrécupérables, sauf si l'on voulait tracer les lignes d'un terrain de football. Les bouquins ne sont plus que poussière. Incinérés, envolés, en fumée. Enfer et damnation.

On n'est pas dans la merde.

Notre seul espoir est que tu viennes nous donner de l'argent à la Foire du Livre de Bruxelles.

D'avance merci, ton don nous sauvera la vie. Enfin, me sauvera la vie. Flitkov on s'en fout.