Deviens politicien avec facilité en 5 points

Tu veux détenir du pouvoir ? Tu veux gagner beaucoup d'argent ? Dès aujourd'hui, grâce à ce billet, lance-toi dans la politique.

Premièrement. Il te faudra des relations et des pistons pour pénétrer un parti. La meilleure chose pour y arriver est d'être fils à papa. Fils à papa te conduira bien plus loin que le rôle de pauvre militant kleenex. Tu pourras atteindre des sommets tout en n'étant pas forcément le top du top pour un rôle de président de parti. Ce qui n'est finalement pas grave. Un parti dans un pays décadent, dépendant d'une Union Européenne décadente, elle-même dépendante du monde capitaliste décadent, lui-même dépendant à l'univers peuplé de planètes dégénérées, est totalement raccord. 

Si tu n'es pas fils à papa, ce sera plus difficile mais, bonne nouvelle, pas impossible. Sympathise avec les haut-placés. Fais semblant de t'intéresser à leur boulot. Et peut-être arriveras-tu à choper un bon salaire. Au pire des cas, il te reste à faire des avances sexuelles, matérielles, sociales, sexuelles ou sexuelles. Il te faudra bien choisir ton parti pour y arriver. Certains partis sont en façade plus étiques que d'autres. La discrétion est de mise, ne sois pas trop opportuniste, tu pourrais en voir de toutes les couleurs et perdre ton chemin vers la gloire et la volupté.

Deuxièmement. Investis dans la bière. Rends-toi dans toutes les fêtes locales de la région prisée. Paie des verres dans les cafés. Sers des mains à la foire au boudin. Fais ton sympathique dans les baraques à frites. Cela s'appelle resserrer les liens avec la plèbe. Si t'as l'air gentil et que la bière est bonne. Les voies seront dans ta poche. 

Troisièmement. C'est bien beau d'être gentil et tout, et tout. Mais il te faudra travailler dur dans le but d'atteindre le haut-niveau de la langue de bois. Étudie le dictionnaire. Fais-toi une liste de mots préférés et entourloupe la plèbe avec style. Moins les gens en sauront, mieux ce sera. 


Exemple : Targentiellement à la revalorisation compétitionelle, il faut créer des occasions d'externaliser les perspectives du conseil dans le but d'accroître le rendement macro-économique des entreprises, qui de fait, s'auto-revaloriseront automatiquement pour revenir à hauteur de l'inflation et donc de nos amis Américains...heu...Chinois, pardon.


COMPRIS ???

Quatrièmement. Rappelle à chaque phrase que tu travailles dur, très dur. Rendre au pays toute sa splendeur d'antan est ta priorité. Tu bosses de 2:00 à 23:00. Ce qui fait, restaurants non-inclus 14:00 à 18:00. 

Cinquièmement.  Établir un programme utopique, gonflé de partout. Tu t'en fous, une fois au pouvoir. T'en réaliseras 5% et tu diras que c'est de la faute aux autres partis ainsi que celle de la saloperie de crise. Oui Mesdames et Messieurs, je n'ai pas su vous fournir à tous une putain de bagnole italienne de ce nom. Ce n'est pas moi, c'est la crise !

Te voilà parer pour devenir un politicien à succès. Quand t'y seras, n'oublie pas de remettre une bise de ma part aux financiers, banquiers et autres rentiers. Je me suis pas encore acheté une colonie de furets, ma demande de prêt a été refusée. La crise de nerfs que je me suis tapée, je te dis pas...






Enquête d'investigation risquée lors de la cérémonie de Pâques

(Retrouve les comptes-rendus de Zakmir le pigiste mentalement déficient, TintinTwilight je sais plus combien et j'ai passé ma journée avec Whitney Houston).

Gueule de bois. J'étais salement amoché. J'avais fait la bringue en compagnie de femmes très peu farouches. Pâques est toujours une bonne occasion pour se faire masser les oeufs.  Dans un amas humain, je dormais, je me remettais à peine des rails de coke sniffés ainsi que du valium ingéré, que j'avais un appel sur mon portable. La tête dans le cul d'une nana, je décrochai.

- JE AVOIR UN SUJET POUR TOI. VA DANS UNE EGLISE FAIRE REPORTAGE. MAGNE TOI OU JE TE SAIGNE COMME UN PORC.

Flitkov m'avait appelé. Ma mission était claire. J'enfilai un jeans, pris une pilule d'ecstasy, je donnai une claque sur la fesse ferme de cette sublime nana à demi-nue, et dis. 

- Allez, les filles, fini de jouer. Le travail m'appelle. L'église m'attend. Je vais leur sonner les cloches. 

Je claqua la porte. Je montai dans la Maserati de la tenancière du lieu de débauche. Les clefs dans le contact, je démarrai en trombe. Son à fond. Clope au bec. Direction l'église du village de Ressaixi. 

Je m'appelle Zakmir Pusinsko. Je suis allé suivre une messe de Pâques. 

J'arrivai sur les lieux. Premier constat, le bâtiment était lugubre. Je pensais à un mauvais tour de la drogue. Des effets néfastes transformant la réalité. Des hallucinations. Mon état se dégradait depuis mes derniers comptes-rendus. Je saisis l'appareil photo. Pressa le bouton. Cette merde européenne ne fonctionnait pas. Je le projetai sur le sol avec force par dépit. J'avais eu la merveilleuse idée d'amener un appareil photo mort. Je repris une pilule de méthamphétamine pour me calmer. Retomber les pieds sur terre le temps de la cérémonie, me permettrait de fournir un billet et un reportage au plus près de la réalité.

L'église était très noire. Comme inhabitée depuis un bon moment. Les mauvaises herbes commençaient à s'emparer du bâtiment. Une énorme croix couverte de mousse végétale trônait en face de l'entrée. Entourée de plus petites, qui elles-mêmes entouraient l'église de tous côtés. La bonne ambiance de soirée mortuaire pour tout fan accro aux zombies et autres créatures incarnant la mort.



Je jetai ma clope. L'écrasa. Le sol couvert de gravillons, déshabillé par le mouvement circulaire de mon pied, afficha une terre rougeâtre. Déroutant, je n'avais pas vu un seul terrain de tennis dans les environs. Soit. Je poussai la porte d'entrée et entrai. Une odeur de renfermé, de moisissure, me prit tout de suite à la gorge. Je toussai jusqu'à l'étouffement. Un marathon de l'étouffement, je crachais mes poumons. Je m'appuyais contre le mur. Ma main s'enfonça, il était spongieux, humide. Je la retirai immédiatement. Je la frottai contre mon pantalon. Dans quoi m'étais-je encore embarqué ? A bout de souffle, j'engloutis une pilule de méthamphétamine. Le shoot d'adrénaline me mis dans de meilleures dispositions. Il est toujours préférable de se donner un peu de marge dans l’absorption de drogues. En alternant le type de pilules, les effets sont décuplés, les black-out deviennent plus rares. La magie opère bien plus magistralement.

Une musique venue des enfers, soudain, retentit. De l'orgue ! L'instrument idéal pour foutre la frousse. Les dimanches matins, j'avais eu l'occasion d'en entendre lors des messes télévisées. Il n'y a pas plus terrifiant que cet instrument. Qui me contredira ? Il est utilisé par des groupes de Rock Métal, par des réalisateurs de films d'horreur. Ecouter cela une dizaine de minutes pour devenir un véritable psychopathe.





Je scrutai la salle. Je ne vis personne. Les nombreuses rangées de chaises en bois massif étaient vides. J'avançai pas à pas avec un léger point sur le côté. L'endroit poussiéreux orné de statues, plus effrayantes les unes que les autres, m'inquiétait au plus haut point. L'un des piliers sans fin tenant l'église debout, cachait une personne. Je la vis et m'en rapprochai. Encapuchonnée dans une tunique noire, elle gesticulait tel un pantin désarticulé de spectacles pour enfants. Animée par la folie, une force incroyable, elle frappait si violemment sur l'orgue, que sa capuche se retira. Je découvris une chevelure longue et touffue. D'un blond aveuglant. Cela ne cadrait pas avec l'endroit. Je décidai de m'approcher un peu plus encore. 



Notre dantesque venue à la Foire du Livre de Bruxelles 2/3

L'intégralité de nos aventures de la Foire du Livre de Bruxelles se trouvent ici.

Dans la hâte, j'avais fait tomber la pile de livrets de mon crû. Le vent les poussa tous azimuts. Je me voyais comme un imbécile de chat courant après une balle magique ricochant de toutes parts, pour les récupérer. Après 30 secondes de course effrénée, je n'en pouvais plus. Pas moyen de reprendre mon souffle. Flitkov me donna un coup de pied au cul. La foire avait commencé depuis plus de 3 heures. Nous étions sacrément à la bourre. Il fallait se magner. 

Un éclair d'idée géniale me frappa une fois de plus. - N'est pas Einstein bas-de-gamme qui veut -.

- Laissons les feuilles par terre, Flitkov, ça fera de la pub gratos. 

- GRATOS ?

- Bah ouais, c'est le Chinois qui a payé finalement. 

- TOI PAS COMPRENDRE QUE NOUS AVOIR DETTES ! NOUS DÉJÀ MORT.

- La mort est inéluctable. Que cela soit aujourd'hui ou demain.

Je souriais sardoniquement. 

Flitkov n'apprécia pas cette réplique. Il me chopa par le col et me tapa à l'entrée de la foire. Une dame d'une cinquantaine d'années, d'un air intellectuel, donné par ses lunettes apposées sur le bout de son nez, nous accueilli froidement. 

- Messieurs. Qui dois-je annoncer ?

A ce moment critique. Nous nous devions d'en mettre plein la vue, notre entrée au salon en dépendait. J'utilisais mon plus beau français.

- Ô belle demoiselle. Après une longue épopée en des terres dévastées par de violents êtres machiavéliques.  Nous voilà, enfin, pied-à-terre, prêt à enivrer vos gens de nôtre belle plume. Je me prénomme Montishow, le défenseur des us et coutumes de notre richissime langue française. Vous ne me connaissez pas, bien sûr. Je fais partie des rébus de la littérature. Ma plume est tellement fine, qu'elle coupe et tranche sans vergogne, les pensées de notre société malade. Vous me devez gratitude et respect. Car oui, je vous fais l'immense honneur d'éclairer le morne atmosphère de votre salon commercial. 

- Commercial ? Vous êtes digne de mon indifférence la plus totale. Comment pouvez-vous mélanger la littérature avec le commerciale. Sauvez-vous, sombre idiot. Vous et votre gorille de foire n'avez pas votre place ici.

Je fis une moue déconcertée. Fis volte-face et tendis mon bras vers l'arrière. Le doigt d'honneur était aussi de la partie. Flitkov, lui, dans un style tout autre fit mine de l'égorger. 

Nous devions trouver une autre solution pour pénétrer le salon.




L'est dans de beaux draps ce connard de Montishow